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Tri sans prise de tête
8 avril 2007

Montée pédestre du Faron - 08 avril 2007

Après une semaine studieuse… en natation et à vélo, voici le moment de s’attaquer au “monument” local : le Faron et ses 4 kms de montée à 10% de moyenne. Plusieurs montées à vélo m’ont permis de connaître parfaitement le terrain, mais à pieds, cela risque d’être une autre paire de manches.

Toute la semaine, Thierry, mon collègue d’entraînement pédestre, s’est vu rabâché le temps du “record du boulot” : 58' environ pour les 12 kilomètres. Le titulaire de ce record n’est pas présent pour cause de blessure. Le vendredi, je fan”Faron”ne allègrement auprès de Thierry en lui recommandant franchement de faire bien attention, car je pourrais cette fois lui passer devant. Bref, ça a chambré comme il faut, comme d’habitude.
Première bonne nouvelle, les nuits précédentes ont été reposantes. De plus, la diététique est au point avec un repas chinois la veille au soir, où je me suis employé à bien terminer tous les plats. Pour le confort, je me décide à courir pour une fois en tri-fonction, avec les chaussures légères et sans le Polar resté en SAV la veille.

Le départ a lieu à deux pas de la maison. À peine le temps de me mettre en rythme, voici Thierry et Sébastien qui trottinent à l’échauffement. Ça chambre copieusement, comme il se doit. Une ou deux accélérations suffisent pour nous mettre dans le rythme. Si je fais la connaissance de Michel sur la ligne de départ, impossible de trouver Jean-Pierre parmi les 650 partants (environ). Fabien, qui lui aussi a bien chambré toute la semaine, nous encourage une ultime fois. Dommage que je n’aperçois pas Martin, Victor et Sandra : ils vont rater le départ malgré la proximité de la maison.

Pan, le départ est donné en descente ! Les cadors sont de suite dans l’allure, au taquet. Mon but est simple : me caler dans la foulé de Thierry que je sais métronome. Au bout de 700 mètres environ, les premières rampes sont là et on en a tous pour un bon moment à grimper ! Quelques ambitieux perdent déjà pied. Mes sensations sont bonnes, voir trop bonnes. Thierry est à 10 mètres, plutôt facile. En remontant vers le téléphérique, je cale mon allure pour revenir doucement sur lui, mais cela me semble presque facile. Surtout ne pas se griller, mais au virage sur la droite à mi-montée, la pente raide ne me ralentit pas trop et quelques longueurs me séparent même de mon groupe lorsque je parviens sur la corniche. Les montées dures ne semblent pas me désavantager malgré mes 85 kilos actuels, bien au contraire. Sur le “plat”, en fait une alternance de montées et de descentes, Thierry reprend les devants ainsi que quelques autres coureurs. Ma foulée courte me permet de revenir doucement dès que la route remonte. Dans la dernière descente avant le gros morceau, je force mon allure pour garder le contact.

Au ravitaillement au pied du Faron, Thierry se retourne et constate que je suis dans son sillage. Nous attaquons les 4 kms de montée ensemble. C’est déjà un sacré bon point ! Je n’espérais déjà pas tant. Vu qu’en montée ça roule, je remonte à hauteur de Thierry, puis passe un peu devant. Au premier lacet, Thierry n’est déjà plus au contact direct. Du coup, je gamberge un peu : Thierry est-il mal ? Suis-je trop “vite” ? N’en fais-je pas trop ? Le fait de remonter les autres concurrents devant me rassure. J’en reprends deux ou trois avant de rejoindre le deuxième lacet qui vire à plat sur la gauche. Leur rythme respiratoire est bien plus rapide et soutenu que le mien. Pas le temps de regarder comme il se doit le panorama, mais une fois sorti du lacet, un coup d’œil sur la gauche me permet d’apercevoir Thierry en contrebas. Il n’est franchement pas loin, mais plus au contact, c’est sûr ! Mon plan initial était de me caler sur lui et de résister si possible. Il me faut maintenant improviser…

Un autre coup d’œil vers le haut me permet de me rendre compte que devant, c’est déjà loin. Quelques spectateurs nous encouragent de-ci de-là. La route en sens unique oblige à monter en deux-roues pour ne pas gêner les concurrents. Un virage à angle droit et je double un concurrent de l’ASVEL Tri. Voilà un Villeurbanais loin de ses bases. En repérage pour le tri de Toulon ? C’est un grand échalas tout sec. Ça me fait franchement drôle de le dépasser, puis de tenter de le décrocher dans le petit “S” que l’on aborde ! Il doit me rendre 20 kgs au bas mot, mais là, c’est la force pure qui parle. Il s’accroche par contre fort, revenant dans le re-plat avant le troisième lacet. Avec un peu de chance, il ne connaît pas la partie à venir.

Voici le juge de paix de la montée du Faron : du troisième au quatrième lacet (celui du belvédère). À vélo, c’est un moment qui peut faire franchement mal. On est collé contre la pierre nue, face au soleil. Ça grimpe déjà depuis un bon moment et il reste encore deux bouts droits à passer après. Devant, un petit groupe est relativement proche. Nouvelle folie en me décidant à augmenter mon rythme, enfin ne pas le laisser retomber. Il me semble que je double deux ou trois gars, que le membre de l’ASVEL décroche derrière moi. Relativement facilement, je reprends aussi un gars bien affûté. De mieux en mieux ! Sourire pour la photo, léger moment de “plat”, puis le lacet du belvédère. À pieds, le revêtement rugueux pèse bien moins qu’à vélo. Dommage de ne pas disposer du cardio, car revisualiser cela à posteriori m’aurait bien plus, je pense.

L’écart avec mon prédécesseur est important. Maintenant que la fin de la montée approche, que mes sensations sont toujours excellentes (vraiment le pied, Karim ! Si, si !), quelle stratégie adopter ? Plutôt que d’être attentiste, je me décide à prendre tous les risques et de maintenir mon allure. Doucement, l’écart précité s’amenuise. Au dernier lacet, rapide premier coup d’œil pour tenter d’apercevoir Thierry. Rien ! Quelques mètres, nouveau coup d’œil, et toujours rien ! Soit il est passé entre les deux coups d’œil, soit il est plus loin. Bon, reviens déjà et d’abord sur le gars devant. Au passage devant le restaurant, pas mal de monde nous encourage. Me voici dans la foulée de mon prédécesseur. Deux places devant, un gars s’auto-encourage très violemment d’un “Allez !” très agressif ! Ça y est, la partie très pentue est terminée. Les sensations sont toujours top.

Et encore une folie ! Au passage du ravitaillement, je chipe un gobelet, puis dépasse mon devancier en accélérant franchement l’allure. Mon but est de résister le plus longtemps possible à Thierry qui ne va pas manquer de revenir sur le “plat” restant (une route montant vers le vrai sommet, mais avec des pourcentages plus acceptables, et même quelques courtes descentes) ainsi qu’à la meute des gars que j’ai pu doubler dans la montée. Ils étaient tous plus rapides que moi sur le plat de la corniche. Je pousse donc la machine au plus fort : il doit rester trois kilomètres. Le marquage au sol ne me “parle” plus vraiment. C’est ma connaissance du terrain qui me guide. Déjà empêcher le gars que je viens de doubler de rester dans mon sillage et caler mon allure sur le hurleur de devant. Celui-ci coupe sur l’herbe dès qu’il le peut le parcours. Un moment, l’idée me vient de prendre un petit chemin en stabilisé que nous avons parcouru avec les amis cet été, mais la route est quand même le plus rapide. Là, les godasses légères jouent à plein. Il me semble courir presque léger, si tant est que ce soit possible après la montée avalée. Route donc, mais en coupant comme le “hurleur” devant le zoo par exemple. Un spectateur l’annonce 16ème, il me semble !!! Terrible, jamais, au grand jamais, une telle position (17ème) ne m’a été accordée sur une course à pieds, surtout avec 650 partants.

Cela ne m’empêche pas de me dire que derrière, ça peut toujours revenir, mais s’accrocher à l’impression que je reprends le hurleur est plus fort. Me sentant revenir, il “m’invite” à passer devant d’un mot que je ne saisis pas mais qui semble tout sauf amical. Quel triste ! L’inscription “11ème km” est inscrite sur la route. Ça monte un peu sec. J’accélère. Le hurleur s’accrochait à ma foulée : il va devoir mériter mon allure. C’est ma dernière folie ! En une course, je me suis permis plus d’accélérations pour décrocher mes suivants ou pour revenir que jusque là toutes mes courses réunies (triathlons inclus bien sûr). Et pour la première fois aujourd’hui, celle-ci pèse vraiment. Mon allure semble diminuer. L’envie de me retourner est forte, mais mon regard reste fixé sur les quatre concurrents que je vois devant. Les positions sont figées pour ceux-là. L’idée que Thierry va revenir est toujours présente. Le hurleur semble capable de tout. Je me relance dans la courte descente, et aborde la dernière difficulté, sans plus trop de force. Les spectateurs encouragent, mais ils ne me permettent pas de savoir si ça revient derrière. Heureusement voici le sommet. Ma place acquise de bonne lutte reste mienne. Un ultime virage imprévu sur la gauche pour remonter d’un ou deux mètres de dénivelé, et le chrono m’indique 53'12", puis 53'15" (!!!) au moment de franchir la ligne.

Personne n’est revenu, pas le hurleur (qui envoie bouler des bénévoles), ni Thierry que j’accueille appuyé sur les barrières. Il est relativement loin (plus d’une minute), enfin plus loin que jamais je ne l’aurais envisagé. Il bat lui aussi le record dont on a parlé durant la semaine, mais juste un peu après moi. Il termine en 54'43". Michel suit, 99ème, en 1h01'32". Puis viennent Sébastien (1h05'13") et Jean-Pierre (1h08'47", troisième V1F, si, si !).

53'19" officiel (14/625)

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