Coupe de France de Triathlon à Gruissan - 5 octobre 2009

Le mois d'octobre qui sera normalement chargé débute par une belle épreuve : la Coupe de France. Au delà du folklore de l'après-course, une nouvelle organisation de qualité nous attend : la route est totalement fermée sur le parcours vélo ! L'équipe est composée de cinq membres possédant chacun leur rôle :

• Tom va se balader tranquillement en natation et à pieds,
• Thomas ouvre la route en natation et doit exploser à vélo,
• Fabrice donnera le tempo en natation calé derrière Thomas, se protègera ensuite du mieux possible pour exprimer réellement ses capacités à pieds,
• David s'économisera en natation pour m'aider à vélo et assurer la dernière partie,
• enfin, ma mission bipolaire est habituelle : natation sans laisser de jus et assurer le meilleur tempo possible sur les deux roues, et une nouvelle fois pas de course à pieds !

Dans le port de Gruissan, la natation se compose d'un simple aller-retour. Thomas et Tom ouvrent la route, avec respectivement Fabrice et David dans leurs pieds, et royalement, le bénéfice de la dernière place au milieu des deux remous me revient. Départ plongé pour les deux meilleurs et dans l'eau pour la plèbe. L'organisation se met aussi vite en place qu'elle ne se désagrège. Fabrice tient bien les pieds de Thomas, mais David peine à tenir le rythme. Tom le chaperonne en le poussant régulièrement. Pour tenter de l'aider un peu, je double mon collègue en galère pour boucher le trou avec Fabrice tout en aidant de mon remous. Au demi-tour, David est toujours dans mes pieds. Thomas assure une super trajectoire pour Fabrice et moi. Quelques saluts aux nombreux collègues sur la berge lorsque je les reconnais. Au passage près du départ, comme prévu, Thomas accélère, Tom en met également un coup de façon assez monstrueuse. Ils vont pouvoir préparer une transition tranquille.

Saurez-vous repérer les deux vrais nageurs ?

Transition assez chaotique à attendre David et à subir le zèle de l'arbitre qui donne l'autorisation de départ.

Enfin élancés, notre organisation se met difficilement en place sur le parcours lui aussi en aller-retour, avec juste un passage un peu technique, un rond-point. L'aller se fait face au vent sur un faux-plat un peu en tôle ondulée permettant de récupérer un peu. Le retour ressemble presque à un schuss de KL !  Tout pour me plaire ! Nous avons prévu que je donne le rythme relayé de temps à autre par David. Si les trois autres se sentent bien, ils peuvent également nous soutenir. Thomas a un objectif : tenir plus de 2 Km. En passant le seul rond-point, il l'atteint déjà, mais derrière, ça couine. On me demande de lever le pied dans le début du faux-plat alors que je mène un train à peine soutenu. Un peu de force en moins permet aux collègues de tenir plus ou moins la roue. Les pourcentages ne sont pas élevés, mais le fort vent de face les rend sollicitant. J'essaie de bien me décaler afin d'offrir la meilleure protection à mes équipiers. À leur ombre, je vois que ceux-ci ne sont pas idéalement placés. Presqu'en haut de la bosse, David passe. Chouette, il a récupéré. Je reprends ma place devant pour la descente jusqu'au demi-tour, le vélo de chrono faisant une grosse différence dans cette partie. À la relance, ça grince derrière : David a lâché ! Fabrice veut qu'on l'attende. C'est l'occasion pour Tom de me tendre son bidon. Un bon moment de flottement s'écoule et on repart sans forcer. David va lâcher dans le faux-plat du retour. Vent de dos, c'est dommage. J'essaie pourtant d'avoir un rythme soutenu certes, mais sans à-coups tout en accélération progressive. Les équipes devant nous ne vont pas plus vite bien au contraire, mais la frustration est grande de ne pouvoir les reprendre comme j'aimerais. Tout à droite sur la fin de la descente, la vitesse est impressionnante. Franchement, c'est le pied de rouler à plus de 65 sans effort ! À l'approche du demi-tour, on retrouve tous les copains du club.

Rigole pas trop : tu vas manger dans dix bornes !

Le demi-tour est rendu compliqué à cause d'un concurrent d'une équipe adverse qui me pousse dans l'herbe ! Gargl, mes boyaux ! La relance se passe correctement, semble-t-il. De retour face au vent, ça grimace derrière. Notre organisation doit changer. Je demande à Tom d'assurer le tempo et pousse plusieurs fois alternativement Fabrice, puis Thomas. La technique n'est pas idéale et voyant Thomas en meilleur état que Fabrice, je me décide à pousser seulement ce dernier, qui se retrouve protégé du vent par Tom, Thomas se calant entre nous deux. Pour faire simple, nous adoptons une formation en losange. Dans la courte descente du demi-tour, je repasse pour permettre à Tom de souffler. À la relance, sur le faux-plat montant, nous reprenons la même organisation. David n'est pas si loin. D'un même signe, nous échangeons notre désarroi commun. Aux bras de Fabrice, je me rends compte qu'il se détend un peu, mais il est bientôt temps de reprendre ma position préférée : devant ! En deux cent mètres, nous assistons à une chute, puis apercevons un concurrent dans l'accotement. Les duathlètes ayant atteint les 67 km/h au compteur, je m'applique à faire mieux en scrutant le GPS jusqu'à atteindre 69 km/h ! Objectif atteint avant le rond-point où je prends un peu trop de risque d'après les collègues. Le temps d'enlever mes chaussures est largement suffisant.

La seconde transition se passe bien avec même un peu de temps pour boire un coup.

À pieds, mon idée était de prendre le départ en prévision de la suite de la saison. Avec une reprise pédestre datant de moins de deux semaines, les sensations risquent d'être moyennes. Étonnamment, ça va pas mal, voire même bien, puisque je prends la tête du groupe. Il ne me faut pas 50 mètres pour faire face à la réalité : comme en 2007, il va me falloir courir ! Thomas tient en effet 500 mètres. Là, encore un parcours en aller-retour rendu seulement difficile par le vent qui n'a pas faibli. Encadré par Fab' et Tom, la part d'aléatoire est réduite au néant : ces deux gars sont des coureurs. Heureusement que Fabrice est un peu émoussé par le vélo, car cela me permet d'assurer un premier tour sans trop de soucis. Le fait de courir pour l'équipe avec deux copains me motive très fort. Le fait de revenir sur des concurrents et en particulier l'équipe de mon ancien club de Chartres de Bretagne booste encore plus. Dans les parties techniques, je compense un peu par rapport à mes ailiers. Tom donne le ton, et Fabrice est dans ma foulée. À l'approche de la fin du premier tour, tous les copains du club sont là pour nous encourager. Tom se loupe un peu sur l'approche du demi-tour, alors qu'on meurt à quelques centimètres de Chartres. Ayant bien viré, je reprends vite mon allure "de base", enfin du moins sur cette épreuve, ce jour-là (moins de 3'40" à chaque kilomètre) ! Mes acolytes reviennent bien vite. Tom tente de me couper du vent, tandis que Fab' prouve qu'il a bien récupéré en me poussant parfaitement bien sur tout le dernier retour. La meilleure technique aurait été de me faire pousser alternativement, mais impossible de parler pour préciser mon idée. Mais ça va déjà vraiment très vite. Être aux premières loges à cette allure est unique pour moi : rien à voir avec 2007 ! L'allure augmente sensiblement sur la dernière ligne droite  (3'27" au dernier kilo)  alors que Tom a relayé Fabrice. Après l'ultime virage en U, petit sprint pour tenter de passer la ligne en premier. L'effet recherché est obtenu : les collègues accélèrent aussi !

Sur cette photo, au milieu, un futur ancien "Gros."

Natation moyenne, vélo moyen, course à pieds correcte. Comme en 2007, il m'a fallu courir, mais cette fois-ci avec de bonnes sensations. Fabrice après le vélo qu'il aura subi décide de ne plus m'appeler "Le Gros" : c'est la grosse victoire du jour !

nat + T1 : 12'02" (42)
vélo : 31'21" (35)
T2 + càp : 17'49" (33)
Total : 1h01'11" (35/85)

PS : Merci à Fred et Véro pour les photos !
PS 2 : Bravo à tous les membres du club présents pour leurs courses respectives et merci pour leurs encouragements !